
Ce document est une analyse de Charles Gave, économiste français, sur un possible prise de contrôle du dollar en dehors des États-Unis par la Chine. L’article s’articule autour d’un prêt inhabituel de l’Arabie Saoudite à la Chine, interprété comme une pièce maîtresse d’une stratégie plus large. Gave retrace l‘histoire de l’eurodollar, expliquant comment son manque de régulation a alimenté l’inflation dans les années 1970 avant d’être contrôlé par les États-Unis. Il propose ensuite l’hypothèse que ce prêt saoudien marque le début d’un « dollar international » contrôlé par la Chine via Hong Kong, utilisant huit éléments clés (prêteur, intermédiaire, emprunteurs, fournisseurs, réserves, monnaie stable, régulateur, et porte d’entrée pour la Russie). L’article explore les implications géopolitiques et économiques de ce scénario hypothétique, notamment une hausse potentielle des taux d’intérêt et des difficultés économiques pour l’Europe. Le ton est spéculatif, présentant l’analyse de Gave comme une interprétation audacieuse d’événements récents, soulignant l’incertitude quant à l’avenir du système monétaire international.
I. Introduction : Une Question Provocatrice
Ce section pose la question centrale de l’article: la Chine est-elle en train de prendre le contrôle du dollar hors des États-Unis ? L’auteur, Charles Gave, affirme que cette question, bien que farfelue en apparence, mérite d’être examinée.
II. L’Eurodollar et la Naissance d’une Double Pyramide de Crédit
Ce section retrace l’histoire de l’eurodollar, un marché de dollars hors des États-Unis, né dans les années 1960 suite aux déficits extérieurs croissants des USA. L’auteur explique comment le manque de régulation de ce marché a permis une création monétaire incontrôlée, contribuant à l’inflation des années 1970.
III. Le Contrôle Américain du Marché de l’eurodollar
L’auteur explique ensuite comment les États-Unis ont réussi à contrôler le marché de l’eurodollar en exigeant que les banques étrangères ayant des comptes en dollars aient des correspondants américains. Ces correspondants ont le pouvoir de refuser des dépôts provenant de pays ou d’emprunteurs sur la liste noire des États-Unis.
IV. Le Prêt Chinois à l’Arabie Saoudite : Un Mystère à Élucider
Cette section se focalise sur un prêt récent de 2 milliards de dollars de l’Arabie Saoudite à la Chine à l. L’auteur s’interroge sur les motivations de ce prêt, étant donné que la Chine possède d’importantes réserves en dollars.
V. Une Nouvelle Architecture Financière Mondiale ?
L’auteur propose une explication à ce prêt, suggérant qu’il s’inscrit dans une nouvelle architecture financière mondiale. Il identifie les différents acteurs et leurs motivations: l’Arabie Saoudite comme prêteur, les banques chinoises comme intermédiaires, les entrepreneurs indiens comme emprunteurs, les entreprises chinoises avec des surcapacités et la banque centrale chinoise comme autorité de contrôle.
VI. Le Dollar de Hong Kong : Nouvelle Monnaie des BRICS ?
Charles Gave émet l’hypothèse que ce prêt pourrait indiquer l’émergence d’un système de « dollar international » contrôlé par la Chine et émis à Hong Kong. Ce système permettrait aux BRICS de contourner les restrictions américaines et de financer leurs projets d’infrastructure.
VII. Les Conséquences pour l’Économie Mondiale
L’auteur anticipe une augmentation des taux d’intérêt sur le dollar suite à l’accroissement de la demande de crédit. Il prédit également des difficultés économiques pour les États-Unis, et encore plus pour l’Europe, potentiellement victime collatérale du conflit sino-américain.
VIII. Conclusion : L’Avenir Incertain du Dollar et de l’Europe
L’article se termine en soulignant l’incertitude quant à l’avenir du dollar et de l’Europe dans ce nouveau contexte géo-économique. L’auteur suggère que le dollar pourrait se scinder en deux, avec un dollar « domestique » et un dollar « international » contrôlé par la Chine.
La Chine prend-t-elle le contrôle du dollar hors des USA?
Source: Article de Charles Gave, économiste et financier, publié sur le site de l’Institut Des Libertés, le 2 décembre 2024.
Thème principal:
L’article analyse un prêt récent de 2 milliards de dollars de l’Arabie Saoudite à la Chine et explore la possibilité que la Chine orchestre un système financier parallèle basé sur le dollar, hors du contrôle des États-Unis.
Points clés et faits importants:
Genèse de l’eurodollar:
L’article retrace l’histoire de l’eurodollar, né dans les années 60 suite aux déficits américains. Les dollars détenus par les banques non-américaines étaient prêtés à l’international, créant une masse monétaire hors de contrôle et alimentant l’inflation des années 70.
Contrôle américain du dollar:
Le système s’est stabilisé lorsque les banques américaines ont commencé à contrôler l’origine des dépôts en dollars de leurs correspondants étrangers, limitant la création monétaire incontrôlée.
Le prêt Arabie Saoudite – Chine:
L’auteur s’interroge sur les motivations d’un prêt en dollars de l’Arabie Saoudite à la Chine, qui dispose de réserves colossales. Il propose une hypothèse : la création d’un système de crédit international basé sur le dollar de Hong Kong (HKD), contrôlé par la Chine.
Éléments du système: Gave identifie les acteurs et mécanismes nécessaires à ce système:
- L’Arabie Saoudite, prêteur en dollars.
- Les banques chinoises, intermédiaires financiers.
- L’Inde, emprunteur potentiel pour ses infrastructures.
- La Chine, fournisseur de biens d’équipement.
- Les banques centrales chinoises et de Hong Kong, garantes de la liquidité en dollars.
- Le HKD, ancré au dollar et facilement convertible.
- La Banque Centrale Chinoise, autorité de contrôle.
- La Russie, bénéficiaire potentiel du système via la convertibilité du rouble.
Conséquences:
- Le dollar resterait la monnaie de référence, mais sous contrôle chinois.
- Hausse probable des taux d’intérêt du dollar, affectant l’économie américaine.
- L’Europe, fragilisée, pourrait être la principale victime collatérale.
Citations clés:
« Ce que je trouve hilarant est que tout le monde se demandait quelle allait être la nouvelle monnaie des BRICS et que le résultat est… roulements de tambour…. le dollar (international), mais dont l’émission sera contrôlée par …la Chine et dont le centre d’émission sera… Hong-Kong. »
« Il me paraît donc acquis que le conflit entre la Chine et les Etats-Unis va faire une victime collatérale, l’Europe. »
Analyse:
L’article de Charles Gave est une analyse provocatrice et spéculative d’un événement récent. Il soulève des questions importantes sur l’avenir du système financier international et le rôle du dollar. Cependant, il est important de noter que l’hypothèse de l’auteur est basée sur une seule transaction et qu’il manque de preuves concrètes pour la confirmer.
Points à approfondir:
- Vérifier la véracité et l’ampleur du prêt Arabie Saoudite – Chine.
- Analyser les flux financiers et commerciaux entre les pays mentionnés.
- Suivre l’évolution du rôle du HKD dans le commerce international.
- Évaluer la réaction des États-Unis face à une potentielle perte de contrôle du dollar.
Conclusion:
L’article de Charles Gave offre une perspective audacieuse sur les enjeux géopolitiques et financiers actuels. Si son hypothèse se vérifiait, cela marquerait un tournant majeur dans l’ordre économique mondial, avec des conséquences potentiellement importantes pour tous les acteurs, y compris l’Europe.
Avantages du « dollar international » chinois pour les BRICS
L’hypothèse d’un « dollar international » contrôlé par la Chine, émise à Hong Kong et basée sur le dollar américain, présente plusieurs avantages potentiels pour les pays du groupe BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud):
1. Autonomie financière accrue:
- Réduction de la dépendance au dollar américain: En utilisant le « dollar international », les BRICS pourraient réduire leur dépendance au système financier américain, ce qui limiterait leur exposition aux fluctuations du dollar et aux décisions politiques américaines. [1, 2]
- Contournement des sanctions: Le système offrirait un moyen de contourner les sanctions américaines, comme le montre l’exemple de la Russie. [1, 3, 4]
- Contrôle accru sur les flux de capitaux: La gestion du « dollar international » par la Chine donnerait aux BRICS une plus grande influence sur les flux de capitaux et les investissements dans leurs économies. [2]
2. Facilitation du commerce et des investissements:
- Monnaie stable et convertible: Ancré sur le dollar américain, le « dollar international » offrirait une stabilité monétaire et une convertibilité aisée, facilitant le commerce international et les investissements entre les BRICS et le reste du monde. [1, 4]
- Financement des infrastructures: Le système pourrait faciliter le financement de projets d’infrastructure dans les pays BRICS, notamment en Inde, stimulant ainsi leur développement économique. [1, 3, 5, 6]
- Utilisation des surcapacités de production: La Chine pourrait utiliser ses surcapacités de production pour fournir des biens et services aux projets d’infrastructure financés par le « dollar international ». [1, 4]
3. Renforcement du pouvoir géopolitique des BRICS:
- Contestation de l’hégémonie du dollar américain: Le succès du « dollar international » pourrait affaiblir l’hégémonie du dollar américain et renforcer le poids économique et politique des BRICS sur la scène internationale. [2, 7, 8]
- Création d’un bloc économique puissant: Un système financier commun pourrait renforcer les liens économiques et politiques entre les BRICS, créant un bloc économique puissant capable de rivaliser avec les États-Unis et l’Union européenne.
- Promotion du yuan: Le « dollar international » pourrait servir de tremplin pour l’internationalisation du yuan, la monnaie chinoise. [2]
4. Avantages spécifiques pour chaque pays BRICS:
- Chine: Contrôle accru sur le système financier international, débouchés pour ses surcapacités de production, promotion du yuan.
- Inde: Financement facilité pour ses projets d’infrastructure, accès à des sources de financement alternatives.
- Russie: Contournement des sanctions internationales, renforcement de son alliance avec la Chine.
- Arabie Saoudite: Sécurisation de ses exportations de pétrole, renforcement de son partenariat stratégique avec la Chine. [9]
Cependant, la réalisation de ces avantages dépend de plusieurs facteurs:
- Volonté des pays BRICS: La réussite du système dépend de la volonté des pays BRICS de coopérer et de s’engager dans ce projet ambitieux.
- Gestion efficace: La Chine devra gérer le système de manière efficace et transparente pour garantir la confiance des investisseurs et la stabilité du « dollar international ».
- Réaction des États-Unis: La réaction des États-Unis face à ce système alternatif pourrait influencer son succès ou son échec.
- Acceptation par le marché: L’adoption du « dollar international » par les acteurs économiques mondiaux est cruciale pour son succès.
Il est important de noter que l’hypothèse de Charles Gave sur le « dollar international » reste spéculative et basée sur un nombre limité d’observations. L’avenir de ce système et ses conséquences pour les BRICS et le reste du monde sont incertains.
Notes :
Le rôle de Sigmund Warburg dans la création de l’eurodollar
Sigmund Warburg est considéré comme l’inventeur du marché de l’eurodollar au début des années 1970 [1].
Contexte:
- À la fin des années 1960, les États-Unis commençaient à enregistrer d’importants déficits extérieurs, ce qui a conduit à l’accumulation de dollars dans les banques non américaines, notamment à Londres [2].
L’innovation de Warburg:
- Face à cette situation, Sigmund Warburg, banquier britannique d’origine allemande et fondateur de la banque S.G. Warburg & Co, a eu l’idée de prêter les dollars détenus par sa banque à des entités hors des États-Unis [1].
- Cette pratique a permis de contourner le système bancaire américain et de créer un marché de dollars en dehors du contrôle des autorités américaines [1, 3].
Naissance du marché de l’eurodollar:
- Ce marché, où les dollars sont prêtés et empruntés en dehors des États-Unis, a été baptisé « l’eurodollar » [4, 5].
- l’eurodollar a connu un essor rapide, devenant un instrument financier majeur du commerce international [3].
Conséquences de l’invention de Warburg:
- L’absence de réglementation sur le marché de l’eurodollar a conduit à une création monétaire massive et incontrôlée, alimentant l’inflation mondiale des années 1970 [1, 4].
- Cette situation, qualifiée de « double pyramide du crédit » par l’économiste français Jacques Rueff [1, 5, 6], a eu des conséquences économiques majeures, notamment une forte hausse des prix de l’or et du pétrole [1].
Mesures de contrôle:
- Face à l’inflation galopante, les États-Unis ont pris des mesures pour contrôler le marché de l’eurodollar, notamment en exigeant que les banques non américaines aient un correspondant américain pour leurs transactions en dollars [3, 4].
- Ces mesures ont permis de limiter la création monétaire en eurodollars et de stabiliser le système [3, 7].
Héritage de Sigmund Warburg:
- Bien que des mesures aient été prises pour contrôler l’eurodollar, l’innovation de Sigmund Warburg a marqué un tournant dans l’histoire financière mondiale.
- Elle a démontré la possibilité de créer un marché de dollars en dehors du contrôle des États-Unis, ouvrant la voie à des systèmes financiers alternatifs.
- L’analyse de Charles Gave sur un possible système de « dollar international » contrôlé par la Chine s’inscrit dans la lignée de cette innovation, illustrant la capacité des acteurs non américains à influencer le système financier mondial.
Conséquences économiques pour l’Europe
Les sources fournies, en particulier l’analyse de Charles Gave, suggèrent que l’Europe pourrait être la principale victime d’un système de crédit alternatif dominé par la Chine et basé sur le dollar de Hong Kong. Plusieurs facteurs contribuent à cette prévision :
- Hausse des taux d’intérêt du dollar: La création d’un système de crédit alternatif augmenterait la demande de dollars, ce qui pourrait entraîner une hausse des taux d’intérêt aux États-Unis [1-3]. Cette hausse des taux rendrait le financement de l’économie européenne plus coûteux, la fragilisant face à la concurrence des pays émergents [4, 5]. Charles Gave prédit même que la hausse des taux pourrait rendre la situation « impossible » pour les économies française et allemande, déjà fragiles [6, 7].
- Victime collatérale du conflit sino-américain: L’Europe risque de se retrouver prise entre les deux géants économiques, les États-Unis et la Chine, dans leur lutte pour la domination financière [2]. Charles Gave affirme que « le conflit entre la Chine et les Etats-Unis va faire une victime collatérale, l’Europe » [8]. La dépendance de l’Europe au dollar américain et son incapacité à s’affirmer comme une puissance financière indépendante la rendraient vulnérable aux conséquences de ce conflit.
- Perte de compétitivité: La hausse des taux d’intérêt du dollar combinée à la concurrence accrue des pays émergents financés par le système chinois pourrait entraîner une perte de compétitivité pour les entreprises européennes [4]. L’Europe pourrait ainsi voir ses parts de marché se réduire, tant sur le marché intérieur que sur les marchés internationaux.
- Difficultés pour financer la dette: La hausse des taux d’intérêt rendrait plus difficile le financement de la dette publique des pays européens, déjà élevée dans de nombreux cas. Cela pourrait conduire à des crises de la dette et à des plans d’austérité, freinant davantage la croissance économique.
- Instabilité politique: Les difficultés économiques pourraient alimenter l’instabilité politique en Europe, avec une montée des partis populistes et anti-européens. La cohésion de l’Union européenne pourrait être mise à rude épreuve.
Il est important de noter que l’analyse de Charles Gave est une hypothèse basée sur un nombre limité d’événements et d’indicateurs. L’avenir de l’économie européenne dépendra de nombreux facteurs, notamment de la réaction des gouvernements et des institutions européennes face à ces défis. Cependant, les sources suggèrent que l’Europe doit se préparer à des turbulences économiques si le système de crédit alternatif chinois se concrétise.
Les huit éléments du système de crédit alternatif chinois selon Charles Gave
Charles Gave, dans son analyse d’un prêt récent de l’Arabie Saoudite à la Chine, évoque la possibilité d’un système de crédit alternatif orchestré par la Chine. Ce système, basé sur le dollar de Hong Kong, vise à concurrencer le dollar américain et à offrir une alternative aux pays souhaitant s’affranchir de l’influence américaine.
Voici les huit éléments clés nécessaires au fonctionnement de ce système de crédit alternatif, tels qu’identifiés par Charles Gave [1-4]:
- Un prêteur averse au risque: L’Arabie Saoudite, disposant d’une épargne importante et cherchant à sécuriser ses exportations de pétrole, est présentée comme le prêteur idéal pour alimenter ce système en dollars [1, 3].
- Un intermédiaire: Les banques chinoises joueraient le rôle d’intermédiaires financiers, empruntant des dollars à bas taux auprès de l’Arabie Saoudite et les prêtant à des taux plus élevés aux emprunteurs [1, 3].
- Des emprunteurs: Des pays comme l’Inde, désireux de financer leurs infrastructures en dollars et attirés par des taux d’intérêt potentiellement plus avantageux que ceux offerts par les institutions financières occidentales, constitueraient la demande pour ce nouveau système de crédit [1, 3, 5].
- Des fournisseurs: La Chine, avec ses capacités de production excédentaires, serait le principal fournisseur de biens et services pour les projets d’infrastructure financés par ce système [1, 3]. Cette situation permettrait à la Chine d’utiliser ses surcapacités et de soutenir sa croissance économique.
- Des réserves de change: La Chine et Hong Kong, possédant d’importantes réserves en dollars, garantiraient la liquidité du système et la stabilité du dollar de Hong Kong [1, 3].
- Une monnaie stable: Le dollar de Hong Kong, indexé sur le dollar américain, offrirait une stabilité monétaire et faciliterait les échanges avec le reste du monde [1-3]. Cette stabilité serait un atout majeur pour attirer les emprunteurs et les investisseurs.
- Un régulateur: La banque centrale chinoise exercerait un contrôle sur le système de crédit, fixant les taux d’intérêt et régulant les flux de capitaux [1, 3]. Ce contrôle permettrait à la Chine de diriger le système en fonction de ses intérêts stratégiques.
- Une porte d’entrée pour la Russie: Le dollar de Hong Kong, convertible en dollar américain et en renminbi, offrirait à la Russie un moyen de contourner les sanctions internationales et de participer au commerce international [3]. L’intégration de la Russie dans ce système renforcerait son alliance avec la Chine et affaiblirait l’impact des sanctions occidentales.
L’analyse de Charles Gave met en lumière les ambitions de la Chine de créer un système financier parallèle capable de concurrencer le dollar américain. La mise en place d’un tel système, s’il se concrétise, aurait des implications majeures sur l’économie mondiale et les relations géopolitiques.
Le rôle central de Hong Kong dans le système de « dollar international » selon Charles Gave
Dans son analyse d’un prêt récent de l’Arabie Saoudite à la Chine, Charles Gave propose une hypothèse audacieuse : la création d’un système de « dollar international » contrôlé par la Chine et dont Hong Kong serait le centre d’émission [1-3]. Ce système permettrait aux pays BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) de contourner les restrictions américaines sur le dollar et de financer leurs projets d’infrastructure [3].
Hong Kong jouerait un rôle clé dans ce système pour plusieurs raisons :
- Le dollar de Hong Kong (HKD) est indexé sur le dollar américain. Cela offrirait une stabilité à ce nouveau système et permettrait une convertibilité facile avec le dollar américain [1, 4].
- Hong Kong est un centre financier international majeur. La ville dispose de l’infrastructure et de l’expertise nécessaires pour gérer les flux de capitaux et les transactions en dollars [4].
- Hong Kong est sous le contrôle de la Chine. Cela permettrait à la Chine de contrôler l’émission et la circulation du « dollar international » [2-4].
Selon Gave, le HKD deviendrait ainsi la « nouvelle monnaie des BRICS » [2], permettant à ces pays de s’affranchir progressivement de la dépendance au dollar américain.
Ce système aurait plusieurs avantages pour la Chine :
- Il lui permettrait de contester l’hégémonie du dollar américain et d’affirmer sa puissance économique sur la scène internationale [3, 4].
- Il lui donnerait un moyen de pression sur les États-Unis en menaçant de dévaluer le « dollar international » [3].
- Il favoriserait l’internationalisation du yuan en permettant aux pays BRICS d’accumuler des réserves en HKD, convertibles en yuan [3].
Cependant, la réussite de ce système dépend de plusieurs facteurs :
- La volonté des pays BRICS d’adhérer à ce système et de s’éloigner du dollar américain.
- La capacité de la Chine à gérer efficacement ce système et à maintenir la stabilité du HKD.
- La réaction des États-Unis face à cette tentative de créer un système financier parallèle.
L’hypothèse de Charles Gave reste spéculative et il est important de noter qu’il ne s’appuie que sur un seul événement (le prêt Arabie Saoudite – Chine) pour étayer son analyse [5]. Toutefois, si elle se vérifiait, la transformation de Hong Kong en centre d’émission d’un « dollar international » contrôlé par la Chine marquerait un tournant majeur dans l’histoire financière mondiale.
La stratégie financière chinoise vis-à-vis du dollar américain
L’article de Charles Gave, publié dans l’Institut Des Libertés, explore la possibilité que la Chine mette en place une stratégie pour prendre le contrôle du dollar en dehors des États-Unis. Cette stratégie s’articulerait autour de plusieurs éléments clés :
Exploitation du système de l’eurodollar:
- Le marché de l’eurodollar, né dans les années 60, permet la circulation de dollars en dehors du système bancaire américain. [1]
- La Chine pourrait exploiter ce système pour créer un marché de crédit parallèle, échappant au contrôle des États-Unis. [2, 3]
Un prêt stratégique avec l’Arabie Saoudite :
- L’article mentionne un prêt de 2 milliards de dollars de l’Arabie Saoudite à la Chine. Cet événement est considéré comme inattendu car la Chine possède d’importantes réserves en dollars. [4]
- L’auteur suggère que ce prêt pourrait être un premier pas vers la création d’un système de crédit alternatif dominé par la Chine. [5]
Création d’un « dollar international » contrôlé par la Chine:
- L’hypothèse de Gave est que la Chine utiliserait le dollar de Hong Kong comme base pour ce nouveau système. [6]
- Le dollar de Hong Kong est indexé sur le dollar américain, offrant une certaine stabilité. [7, 8]
- La Chine contrôlerait l’émission et la circulation de ce « dollar international » via Hong Kong. [6, 8]
Bénéfices pour la Chine et ses alliés:
- Ce système permettrait à la Chine de financer des projets d’infrastructure dans des pays comme l’Inde, tout en utilisant ses propres surcapacités de production. [7, 9]
- La Russie pourrait également bénéficier de ce système en contournant les sanctions internationales. [4, 10]
- L’Arabie Saoudite, en tant que prêteur principal, garantirait ses exportations de pétrole vers la Chine et l’Inde. [9]
Implications pour les États-Unis et l’Europe :
- Une augmentation de la demande de crédit en « dollars internationaux » pourrait entraîner une hausse des taux d’intérêt aux États-Unis. [6, 8]
- L’Europe, déjà fragilisée, pourrait être la principale victime de cette guerre monétaire. [11, 12]
Points importants à retenir:
- L’analyse de Gave est basée sur un seul événement (le prêt Arabie Saoudite – Chine) et reste spéculative.
- D’autres indicateurs et événements seront nécessaires pour confirmer ou infirmer cette hypothèse.
- La mise en place d’un tel système représenterait un défi majeur à l’hégémonie du dollar américain.
En conclusion, la stratégie financière chinoise concernant le dollar américain semble viser à diminuer sa dépendance au dollar et à créer un système financier parallèle où elle aurait plus de contrôle. L’avenir du dollar américain et l’équilibre des pouvoirs mondiaux pourraient être profondément affectés par la réussite ou l’échec de cette stratégie.
FAQ : La Chine prend-t-elle le contrôle du dollar hors des États-Unis ?
1. Qu’est-ce que l’eurodollar et quel a été son impact ?
l’eurodollar est un dépôt en dollars américains détenu dans une banque en dehors des États-Unis. Ce marché a été inventé par Sigmund Warburg dans les années 60 pour gérer l’afflux de dollars résultant des déficits américains.
L’absence de réglementation sur l’eurodollar a conduit à une création monétaire massive et incontrôlée, alimentant l’inflation mondiale des années 70. Cette situation a été corrigée en exigeant que les banques non américaines aient un correspondant américain pour leurs transactions en dollars, permettant aux États-Unis de contrôler le flux de dollars.
2. Pourquoi la Chine emprunte-t-elle des dollars à l’Arabie Saoudite alors qu’elle possède d’énormes réserves ?
Ce prêt, bien que modeste en apparence, pourrait signaler un changement géopolitique majeur. Il est probable que cet emprunt ne vise pas à satisfaire un besoin financier direct de la Chine. Au lieu de cela, il pourrait s’agir de la première étape dans la création d’un système de crédit alternatif dominé par la Chine.
3. Quels sont les éléments nécessaires à ce système de crédit alternatif ?
Huit éléments clés sont nécessaires :
- Un prêteur averse au risque : l’Arabie Saoudite, disposant d’une épargne importante.
- Un intermédiaire : les banques chinoises, prêtes à emprunter à bas taux pour prêter à des taux plus élevés.
- Des emprunteurs : des pays comme l’Inde, désireux de financer leurs infrastructures en dollars.
- Des fournisseurs : la Chine, avec ses capacités de production excédentaires.
- Des réserves de change : la Chine et Hong Kong, possédant d’importantes réserves en dollars.
- Une monnaie stable : le dollar de Hong Kong, indexé sur le dollar américain.
- Un régulateur : la banque centrale chinoise, capable de contrôler le système de crédit.
- Une porte d’entrée pour la Russie : le dollar de Hong Kong, convertible en dollar américain et en renminbi, permettant à la Russie de contourner les sanctions.
4. Quel est le rôle de Hong Kong dans ce système ?
Hong Kong jouerait un rôle central en tant que centre d’émission et de contrôle de ce nouveau système de « dollar international ». Le dollar de Hong Kong, étant indexé sur le dollar américain, offrirait une stabilité tout en permettant à la Chine de contrôler le flux de capitaux.
5. Quelles sont les implications pour les États-Unis ?
La création d’un système de crédit alternatif dominé par la Chine pourrait menacer l’hégémonie du dollar américain. La demande accrue de dollars pour financer ce système pourrait entraîner une hausse des taux d’intérêt aux États-Unis, affectant leur économie.
6. Quelles sont les implications pour l’Europe ?
L’Europe pourrait être la principale victime de ce conflit monétaire. La hausse des taux d’intérêt sur le dollar rendrait le financement de l’économie européenne plus difficile, la fragilisant face à la concurrence des pays émergents.
7. Quelle est la réaction de la Chine face aux menaces de Donald Trump ?
La Chine semble ignorer les menaces de Donald Trump concernant les droits de douane, ses exportations vers les États-Unis représentant une part de plus en plus faible de son commerce total. Le prêt saoudien pourrait être une réponse aux pressions américaines, démontrant la capacité de la Chine à créer un système financier alternatif.
8. Quelle est l’importance de ce prêt pour l’Arabie Saoudite ?
Ce prêt garantit à l’Arabie Saoudite un débouché pour ses exportations de pétrole vers les deux plus grands importateurs mondiaux, la Chine et l’Inde. Il renforce également son alliance stratégique avec la Chine face aux incertitudes géopolitiques.
Chronologie des événements
Il est difficile d’établir une chronologie précise des événements à partir de la source fournie, car elle se concentre principalement sur un commentaire d’actualité et l’analyse d’un mécanisme financier spécifique. Cependant, nous pouvons dégager une chronologie approximative des événements clés :
Fin des années 1960:
- Les États-Unis commencent à enregistrer d’importants déficits extérieurs, conduisant à l’accumulation de dollars dans les banques non américaines, notamment à Londres.
Début des années 1970:
- Innovation de Sigmund Warburg :
Le banquier Sigmund Warburg invente le marché de l’eurodollar, prêtant les dollars détenus par sa banque à des entités hors des États-Unis, contournant ainsi le système bancaire américain.
- Double pyramide du crédit et inflation : L’absence de réglementation sur le marché de l’eurodollar entraîne une création monétaire incontrôlée, conduisant à la « double pyramide du crédit » décrite par Jacques Rueff. Cette explosion de la masse monétaire en dollars contribue à la forte inflation des années 1970.
- Conséquences de l’inflation : Le prix de l’or passe de 33 dollars l’once à 800 dollars l’once, tandis que celui du pétrole grimpe de 1,5 dollar le baril à 30 dollars le baril entre 1971 et 1980.
Période non précisée (probablement après les années 1970) :
- Contrôle accru sur l’eurodollar : Des mesures sont prises pour limiter la création monétaire en eurodollars, notamment par un contrôle accru des banques américaines sur les dépôts en provenance de l’étranger. Ceci contribue à calmer l’inflation.
Période actuelle (2024 d’après la source) :
- Prêt de la Chine à l’Arabie Saoudite : La Chine emprunte 2 milliards de dollars à l’Arabie Saoudite, un événement inattendu compte tenu des importantes réserves de change chinoises.
Personnages principaux
Sigmund Warburg :
Banquier britannique d’origine allemande, fondateur de la banque S.G. Warburg & Co. Considéré comme l’inventeur du marché de l’eurodollar au début des années 1970.
Jacques Rueff :
Économiste français, connu pour sa critique du système monétaire international et son analyse de l’inflation des années 1970. Il a notamment décrit le phénomène de la « double pyramide du crédit » engendrée par l’eurodollar.
Charles Gave :
Économiste et financier français, fondateur de Gavekal Research. L’article analysé présente son hypothèse sur l’émergence d’un nouveau système de crédit international mené par la Chine et utilisant le dollar de Hong Kong.
Donald Trump :
Président des États-Unis en 2024 d’après la source. Mentionné pour sa politique de sanctions contre la Chine et son souhait de dévaluer le dollar.
Ursula von der Leyen :
Présidente de la Commission européenne en 2024 d’après la source. Charles Gave prédit qu’elle pourrait perdre son poste en raison des difficultés économiques que l’Europe pourrait subir dans le contexte d’un nouveau système monétaire dominé par la Chine.
Remarques
Il est important de noter que l’article est un commentaire d’opinion et non une source d’information factuelle neutre. L’hypothèse de Charles Gave sur l’émergence d’un nouveau système de crédit international est une interprétation personnelle des événements, sujette à débat. L’absence de sources et de données précises rend difficile la vérification indépendante de ses affirmations.
Briefing : La Chine prend-t-elle le contrôle du dollar hors des USA?
Source: Article de Charles Gave, économiste et financier, publié sur le site de l’Institut Des Libertés, le 2 décembre 2024.
Thème principal:
L’article analyse un prêt récent de 2 milliards de dollars de l’Arabie Saoudite à la Chine et explore la possibilité que la Chine orchestre un système financier parallèle basé sur le dollar, hors du contrôle des États-Unis.
Points clés et faits importants:
- Genèse de l’eurodollar: L’article retrace l’histoire de l’eurodollar, né dans les années 60 suite aux déficits américains. Les dollars détenus par les banques non-américaines étaient prêtés à l’international, créant une masse monétaire hors de contrôle et alimentant l’inflation des années 70.
- Contrôle américain du dollar: Le système s’est stabilisé lorsque les banques américaines ont commencé à contrôler l’origine des dépôts en dollars de leurs correspondants étrangers, limitant la création monétaire incontrôlée.
- Le prêt Arabie Saoudite – Chine: L’auteur s’interroge sur les motivations d’un prêt en dollars de l’Arabie Saoudite à la Chine, qui dispose de réserves colossales. Il propose une hypothèse : la création d’un système de crédit international basé sur le dollar de Hong Kong (HKD), contrôlé par la Chine.
- Éléments du système: Gave identifie les acteurs et mécanismes nécessaires à ce système:
- L’Arabie Saoudite, prêteur en dollars.
- Les banques chinoises, intermédiaires financiers.
- L’Inde, emprunteur potentiel pour ses infrastructures.
- La Chine, fournisseur de biens d’équipement.
- Les banques centrales chinoises et de Hong Kong, garantes de la liquidité en dollars.
- Le HKD, ancré au dollar et facilement convertible.
- La Banque Centrale Chinoise, autorité de contrôle.
- La Russie, bénéficiaire potentiel du système via la convertibilité du rouble.
Conséquences:
- Le dollar resterait la monnaie de référence, mais sous contrôle chinois.
- Hausse probable des taux d’intérêt du dollar, affectant l’économie américaine.
- L’Europe, fragilisée, pourrait être la principale victime collatérale.
Citations clés:
* « Ce que je trouve hilarant est que tout le monde se demandait quelle allait être la nouvelle monnaie des BRICS et que le résultat est… roulements de tambour…. le dollar (international), mais dont l’émission sera contrôlée par …la Chine et dont le centre d’émission sera… Hong-Kong. »
* « Il me paraît donc acquis que le conflit entre la Chine et les Etats-Unis va faire une victime collatérale, l’Europe. »
Chronologie des événements
Il est difficile d’établir une chronologie précise des événements à partir de la source fournie, car elle se concentre principalement sur un commentaire d’actualité et l’analyse d’un mécanisme financier spécifique. Cependant, nous pouvons dégager une chronologie approximative des événements clés :
Fin des années 1960:
- Les États-Unis commencent à enregistrer d’importants déficits extérieurs, conduisant à l’accumulation de dollars dans les banques non américaines, notamment à Londres.
Début des années 1970:
- Innovation de Sigmund Warburg : Le banquier Sigmund Warburg invente le marché de l’eurodollar, prêtant les dollars détenus par sa banque à des entités hors des États-Unis, contournant ainsi le système bancaire américain.
- Double pyramide du crédit et inflation : L’absence de réglementation sur le marché de l’eurodollar entraîne une création monétaire incontrôlée, conduisant à la « double pyramide du crédit » décrite par Jacques Rueff. Cette explosion de la masse monétaire en dollars contribue à la forte inflation des années 1970.
- Conséquences de l’inflation : Le prix de l’or passe de 33 dollars l’once à 800 dollars l’once, tandis que celui du pétrole grimpe de 1,5 dollar le baril à 30 dollars le baril entre 1971 et 1980.
Période non précisée (probablement après les années 1970) :
- Contrôle accru sur l’eurodollar : Des mesures sont prises pour limiter la création monétaire en eurodollars, notamment par un contrôle accru des banques américaines sur les dépôts en provenance de l’étranger. Ceci contribue à calmer l’inflation.
Période actuelle (2024 d’après la source) :
- Prêt de la Chine à l’Arabie Saoudite : La Chine emprunte 2 milliards de dollars à l’Arabie Saoudite, un événement inattendu compte tenu des importantes réserves de change chinoises.
RELATED POSTS
View all